Cet album marque le grand retour du Groove . "Boney Fields a en lui cette tonalité presque funk suffisamment mûrie pour titiller nos oreilles et nous faire taper du pied." open jazz France musique
Rester positif ! Voilà l’intention louable de cette nouvelle proposition discographique du trompettiste et chanteur américain Boney Fields. Tandis que la crise sanitaire internationale imposait au monde de s’interroger sur le sens des priorités dans le silence pesant d’un confinement généralisé, Boney Fields réfléchissait déjà à l’étape suivante. Que vaut un artiste s’il ne monte pas sur scène ? Boney Fields a si souvent vécu ces moments de communion avec des foules entières qu’il ne pouvait se contenter d’apparitions furtives sur des réseaux sociaux. Alors, il préféra composer intensément dans la quiétude de cette parenthèse planétaire historique. « Just Give Me Some Mo’ » est le vœu sincère d’un artiste impatient de ressentir à nouveaLa texture musicale de ce nouveau disque ressuscite le scintillement des grandes formations d’antan quand les cuivres soutenaient majestueusement les solos de guitare et les prouesses vocales des artisans du blues. « Cross My Heart », en hommage à l’harmoniciste et chanteur James Cotton, l’un des héros et compagnon de route de Boney Fields, est certainement le titre le plus représentatif de cette humeur groove trépidante que les musiciens de blues authentiques savent instiller. Boney Fields a en lui cette tonalité presque funk suffisamment mûrie pour titiller nos oreilles et nous faire taper du pied. En revitalisant, par exemple, «The Thrill Is Gone», dans l’esprit de son auteur originel (Roy Hawkins), Boney Fields perpétue la tradition des orchestres fougueux d’autrefois sans altérer la modernité de son irrésistible tempo.
Beaucoup plus personnel que tous ses précédents albums, « Just Give Me Some Mo’ » est aussi l’expression d’une introspection, celle d’un homme qui se souvient sans se noyer dans une sombre nostalgie. Il pense au courage de sa mère bravant vaillamment les obstacles dans une Amérique inégalitaire. « Back in the Day » n’est pas une chanson triste. Elle rend plus fort et nourrit la foi en l’avenir. Cette mélodie est certainement la plus touchante des six compositions écrites par Boney Fields. De « Control of you » à « Something’s holding me » ou « I know yes I Know », il nous invite dans sa biographie intime, l’histoire d’une famille nombreuse agitée par d’inévitables soubresauts auxquels il faut faire face, la destinée d’un musicien combattif qui résiste à l’adversité.
Boney Fields a choisi de laisser parler son âme. Cet effort de vérité devait impérativement être soutenu par la direction artistique d’un orfèvre : En faisant appel à Sebastian Danchin pour la réalisation de cet album, Boney Fields s’adresse à un historien de la culture afro-américaine dont l’oreille affûtée a déjà conquis Little Milton, Mighty Mo Rodgers, Toni Green ou Jean-Jacques Milteau, entre autres... Leurs échanges ont mis à jour une parfaite lecture du « Chicago Blues » dont ils ont éprouvé, in vivo, la vigueur cuivrée il y a 40 ans. S’entourer des bonnes personnes est un sacré challenge. Boney Fields sait heureusement déceler les vrais talents. Il était convaincu que le guitariste sénégalais Hervé Samb serait, lui aussi, un bon directeur musical. N’avait-il pas été le premier à mettre en lumière la force expressive de ce lumineux compositeur et arrangeur L’intemporalité vivace du blues, lorsqu’elle est narrée avec justesse et perspicacité, parvient toujours à trouver sa légitimité. Les mois de réflexion, d’interrogation, n’auront pas été vains. Ils auront donné du corps et du tanin à ce disque trépidant qui, gageons-le, fera date. Boney Fields a suffisamment patienté. Il en veut plus ? Nous lui en donnerons davantage ! « Just Give Me Some Mo’ » sera désormais un leitmotiv partagé, celui d’un insatiable chef d’orchestre et celui d’admirateurs éclairés. Joe Farmer
Directeur musical : Hervé Samb
Production: Sébastian Danchin
Boney Fields : lead vocals , trumpet
Icheme Zouggart Aka “zou” : bass
Pity Cabrera : Keyboards
Joseph Compagnon : Guitar
Yoann Julliard : Drums
Pierre Chabrele : Trombone & percussions
Nadège Dumas : tenor Sax & Background vocals
Special Guests :
Maceo Lefournis : sax Solo
Michael Robinson : Background vocals
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